LOCUTION NON-VOYANTS RÉCIT

Dans les années cinquante, pendant la dure période de son retour à Mondoñedo, la poésie fait place à la narration dans l’œuvre de Cunqueiro.

L’écrivain est installé dans cet immeuble où il écrira l’un de ses chefs-d’œuvre, Merlin e familia i outras historias, publié en 1955.

Le roman narre les souvenirs nostalgiques de Felipe de Amancia, un homme d’âge avancé qui se rappelle ses années d’enfance au service de Merlin l’enchanteur.

À partir de cette simple formulation, Cunqueiro va tisser une trame complexe de récits dans laquelle, à la manière de Cervantès, plusieurs narrateurs vont prendre la parole.

Dans ce roman, Merlín, il mêle avec brio fantaisie, culture livresque, humour, cycle médiéval arthurien ainsi que la réalité paysanne que Cunqueiro connaît depuis sa plus tendre enfance.

Son deuxième roman, Crónicas do Sochantre, de 1956, se déroule en Bretagne, à la veille de la Révolution française. Le roman a recours au vieil artifice du manuscrit retrouvé et évoque les péripéties d’un chantre de Pontivy en compagnie d’un cortège de défunts.

Ce roman est suivi d’un troisième récit également rédigé en galicien et ayant un cadre exotique cette fois, Si o vello Sinbad volvese ás illas.

En espagnol, comme écrivain consacré, Cunqueiro a produit plusieurs autres romans : Las mocedades de Ulises, Un hombre que se parecía a Orestes (prix Nadal en 1968), Vida y Fugas de Fanto Fantini et El año del cometa con la batalla de los cuatro reyes.

Parmi ses nouvelles, trois titres se démarquent : Escola de menciñeiros, Xente de aquí e de acolá et Os outros feirantes. Dans ces œuvres, il brosse le portrait de curieux personnages et il décrit des histoires fantastiques inspirées de la réalité de la campagne galicienne dont Cunqueiro n’a jamais voulu s’éloigner.